Actualités

La rééquilibration du périnée en post partum

Sur le plan anatomique, physiologique, palpatoire, symbolique et énergétique, le périnée représente une zone clé. En ostéopathie c’est une zone qui est souvent investiguée. De par ses liens anatomiques avec le bassin et le système viscéral, son influence sur le fonctionnement général du corps est capitale.

Le périnée est un ensemble de muscles, ligaments, et membranes. Il est tendu, tel un hamac, entre la symphyse pubienne, le bas de la colonne vertébrale (coccyx) et les deux ischions. Il est traversé par l’urètre, le vagin et le rectum. Le bassin sert à maintenir les viscères en place, et à contrôler les muscles qui permettent la fermeture du vagin, de l’urètre et de l’anus. Il joue aussi un rôle dans le plaisir sexuel.

Pourquoi faut-il le rééduquer ?

Lors de la grossesse et de l’accouchement, le périnée va subir de fortes contraintes :

  • lors de la grossesse, l’utérus va augmenter en poids (5 à 6 kg en moyenne) et en volume, le corps de la femme enceinte va automatiquement sécréter des hormones ayant pour but de diminuer le tonus musculaire. De plus les constipations (fréquentes lors de la grossesse) occasionnent des poussées qui fragilisent le périnée.
  • lors de l’accouchement, le passage du bébé à travers le périnée va entraîner un étirement important des structures musculaires et ligamentaires, parfois même un déchirement. Lorsque le passage du bébé est difficile, l’utilisation d’instruments (forceps, cuillères) ou la nécessité de pratiquer une épisiotomie vont augmenter l’atteinte du périnée. Même lorsque le bébé naît par césarienne, son poids supporté pendant 9 mois peut déjà provoquer un relâchement musculaire.

L’affaiblissement du périnée va diminuer sa capacité à se contracter et à maintenir en place les organes du petit bassin. Il peut provoquer des fuites urinaires ou anales et dans des cas plus graves un prolapsus (descente d’organe), il diminue aussi le plaisir lors des rapports sexuels.

Après l’accouchement, le médecin ou la sage-femme décident de prescrire ou non des séances de rééducation en fonction du tableau clinique de la patiente. Différentes techniques peuvent être utilisées telles que l’électrostimulation, le biofeedback ou les techniques manuelles.

En quoi l’ostéopathie est-elle bénéfique ?

L’ostéopathie reste malgré tout indispensable en post partum. De part ses insertions au niveau du bassin, les causes de faiblesse du périnée peuvent être multiples car le bassin est la zone clé du corps : c’est le carrefour des forces montantes des appuis aux sols et forces descendantes gravitationnelles. Cela signifie qu’en cas de dysfonctionnement de la colonne vertébrale, du bassin, du système digestif, du membre inférieur, il y aura une compensation au niveau du bassin qui va exercer des contraintes sur le périnée. Or ces zones sont toutes sur-sollicitées lors de la grossesse et de l’accouchement.

L’ostéopathe va rechercher l’ensemble de ces dysfonctionnements et les corriger à l’aide de techniques manuelles adaptées : des manœuvres douces et appropriées visant essentiellement la levée de tensions, de manière à relâcher les fibres musculaires, spasmées, et contractées, restées ainsi depuis le traumatisme subit.
Puis grâce à des techniques d’éveil neuromusculaire, il permet à la patiente de percevoir, de sentir, l’état de contraction, de relâchement, la tonicité de tous les corps musculaires présents.


Ostéopathie : le craquement articulaire

Les différentes techniques en ostéopathie :

Les techniques sont à la fois extrêmement nombreuses et variées. On pourrait les catégoriser de plusieurs manières. Le mieux, pour la compréhension de cet article, serait de les placer parmi celles qui font « crac » et celles qui ne font pas « crac ». Celles qui produisent, en général, un bruit de craquement sont les techniques dites en « thrust », ce qui signifie impulsion. On va les nommer techniques manipulatoires. Ces techniques se réalisent par une mise en tension du tissu à manipuler puis par une impulsion douce, brève et relativement véloce. Le bruit qui en résulte assez souvent n’est qu’une conséquence de la séquence mise en tension / manipulation, mais n’est pas l’objectif de la manœuvre. La finalité de cette manœuvre réside dans le relâchement tissulaire obtenu permettant de récupérer un mouvement satisfaisant de la zone manipulée. Le bruit entendu, c’est du folklore !

Inversement, l’ensemble des autres techniques utilisées en ostéopathie ne produisant pas de bruit sont souvent désignées par le terme « tissulaires ». Elles peuvent être très disparates mais pour le bien de cet article seront rassemblées par le point commun de ne pas faire de « crac ». Dans l’absolu, elles ne sont pas différentes dans leur finalité, il s’agit toujours d’obtenir le maximum de mobilité du tissu intéressé par la manœuvre. Elles n’ont simplement pas la même séquence : certaines se font par pression plus ou moins forte, d’autres par contracté/relâché, etc… on n’entend donc pas de craquement ! Ce qui n’a, au fond, aucune importance puisque le relâchement tissulaire sera aussi obtenu, mais d’une façon différente.

En outre, le bruit de craquement peut-être entendu de manière fortuite lors de la mise en tension ou lors d’une pression consécutive à l’exécution d’une technique n’étant pas sensée en engendrer. Cela s’explique par la nature même du craquement, ce qui nous amène à répondre à la deuxième  question : qu’est ce qui fait le bruit de craquement ?

Il s’agit d’un phénomène appelé « cavitation » et qui concerne les articulations. Deux surfaces articulaires sont en contact par le biais du cartilage hyalin qui les compose, dans un espace fermé appelé « capsule ». Leur mouvement est rendu possible par la présence d’un liquide, le liquide synovial, permettant de fluidifier le mouvement des surfaces l’une sur l’autre à la manière de l’huile d’un moteur. Ce liquide renferme du gaz dissout. Dans certaines conditions d’éloignement des deux surfaces articulaires, le volume à l’intérieur de la capsule augmente, la quantité de liquide restant identique, c’est la libération du gaz dissout sous forme gazeuse, afin d’occuper l’espace créé, qui provoque le bruit.

Ce phénomène correspond bien à l’expression «  la nature a horreur du vide » ! D’un point de vue mécanique, que cela peut-il bien signifier ? Rien de spécial hormis le fait que l’articulation s’est suffisamment « ouverte » pour permettre la cavitation. Si l’ostéopathe a défini au préalable une restriction de la mobilité de cette articulation, le bruit reste néanmoins un indicateur supplémentaire pour le déblocage du tissu visé par la manœuvre.

Remise en place des os ?

Pas du tout ! Vous l’aurez compris, la manipulation qui fait « crac » permet de retrouver un mouvement satisfaisant de l’articulation en question, à condition que l’ostéopathe ait trouvé lors de son bilan que celle-ci était en restriction de mobilité. La notion de placement est très mineure dans ce cas de figure. Avant la manœuvre, les deux surfaces articulaires sont l’une en face de l’autre. Après la manœuvre, elles le sont également.

Il peut tout de même se produire un étirement bref de certaines fibres musculaires tendues reliées à l’articulation manipulée, pouvant nous laisser penser que l’équilibrage obtenu par leur détente permettrait un placement des surfaces articulaires au plus près de leur placement physiologique mais cela reste à prouver. La correction de placement (hypothétique) serait tellement fine que l’on ne peut pas considérer cela comme une remise en place au sens orthopédique du terme, comme suite à une luxation par exemple. L’ostéopathie agit uniquement sur la mobilité des tissus. La correction des troubles de mobilité de l’ensemble du corps lors d’un traitement créé une harmonisation globale débouchant sur une sensation de « remise en place » et même si après un traitement la constatation que le patient se tient mieux peut parfois se faire à l’œil nu, la démonstration scientifique n’en est pas faite. Le bien-être obtenu, par contre, est généralement  bien exprimé par les patients !

Pour conclure, un mot sur le choix des techniques par le praticien. Tout est question d’affinité avec les gestes, chacun développant son propre panel au fur et à mesure de ses années de pratique. Le principal est de savoir tout faire et d’adapter au cas par cas. Les techniques manipulatoires qui font l’objet de cet article, même si elles sont toujours douces et non forcées, doivent répondre à trois exigences : faisabilité, adaptabilité et consentement par le patient. Certains patients sont en attente de techniques manipulatoires, d’autres de techniques tissulaires. Une séance d’ostéopathie peut comporter indifféremment tous les types de techniques, l’ostéopathe fera son choix en fonction de l’interrogatoire, de l’étude des examens complémentaires et du bilan clinique qu’il aura effectué, afin de proposer celles qui seront les plus pertinentes à son patient. Pour les patients qui ont peur, l’ostéopathe s’abstiendra d’en utiliser. Pas grave, l’ostéopathie est suffisamment riche pour pouvoir obtenir le résultat souhaité par d’autres moyens !

L’ostéopathie : une solution pour soulager les maux du nourrisson

Coliques, reflux, torticolis, troubles du sommeil… votre bébé peut connaître quelques désagréments dès les premiers mois de vie.
Afin de traiter et de prévenir certains maux ou troubles pouvant apparaître dès la naissance, l’ostéopathe aura un rôle à jouer dans la prise en charge du nourrisson.

En effet, la naissance est un moment unique, elle représente pour le nouveau-né le premier souffle de la vie. Pour le nourrisson, l’arrivée dans ce nouveau monde n’est pas toujours simple. Parfois les contraintes pendant la grossesse et lors de l’accouchement sont importantes.

Pourquoi le nouveau-né subit-il des contraintes ?

Pendant la vie intra-utérine

En fonction de l’état de mobilité et de souplesse des structures maternelles, l’utérus semble ne pas pouvoir se placer aussi harmonieusement et avec autant d’amplitude que le développement du fœtus. C’est pourquoi, le fœtus subit des contraintes imposées par son contenant et il doit s’adapter par certaines positions.
Étant donné la grande malléabilité des structures fœtales (surtout au niveau du crâne), ces contraintes peuvent laisser des empreintes après l’accouchement, qu’il est important de traiter en ostéopathie le plus tôt possible afin de redonner aux structures leur mobilité.

Pendant l’accouchement

Les contraintes sont différentes : dans un laps de temps court, le fœtus, qui se présente généralement par la tête, subit les contractions de l’utérus qui vont l’aider à se frayer un passage à travers le col utérin, le bassin maternel, puis les muscles du périnée. Dans le même temps, le bébé va devoir passer d’un environnement aquatique à un environnement aérien.

Un accouchement peut tout à fait être sans conséquence négative pour l’enfant, mais parfois des tensions non visibles présentes dès la naissance peuvent avoir des effets plus ou moins gênants pour le bébé (troubles du sommeil, agitation, régurgitations, coliquesotites chroniquesplagiocéphalie…).

Mais dans certains cas, l’accouchement peut être plus « traumatisant » pour le nouveau-né (accouchement long, accouchement déclenché, césarienne, présentation par le siège, utilisation de spatules, forceps, désobstruction…) et des troubles peuvent apparaître après l’accouchement ou dans les premiers mois.

Quand est-il conseillé de consulter un ostéopathe pour son nourrisson ?

Bien évidemment, la liste est non-exhaustive, mais parmi les conseils que l’on pourrait apporter aux jeunes parents, nous retiendrons entre autres ceux-ci :

Quand le travail a été très long (plus de huit heures).
En cas de grossesse gémellaire.
Accouchement en siège.
Cordon ombilical enroulé autour du cou.
Troubles du sommeil, nuits perturbées.
Troubles digestifs : Reflux gastro-œsophagiens (RGO), régurgitations, vomissements, diarrhées, constipation, coliques (tortillements et pleurs).
Difficultés de succion, tétées longues et difficiles.
Cris et pleurs excessifs.
Torticolis.
Strabisme.
Rotation de tête toujours du même côté.
Déformation du crâne : plagiocéphalie…
Mauvaise position de pied, hanche, bras…
Troubles du canal lacrymal.
Troubles ORL : Rhinites, otites, bronchites à répétition.
Retard d’acquisition psychomotrice (redressement tête, quatre pattes, marche…).
A titre préventif pour un bilan post naissance.

Il est conseillé de consulter en dehors de toute contre-indication énoncée par votre pédiatre.